dimanche 23 septembre 2007

2ème colloque convergences santé hôpital à Poitiers


Ouverture du colloque





Ce jeudi 20 septembre matin, dès 7h, j'ai pris la route pour le futuroscope.
En effet, je suis attendue par les organisateurs du colloque( représentants des syndicats de médecins, pharmaciens, hospitaliers) pour l'ouverture, en compagnie de Jacques Santrot, le président de la Communauté d'Agglomération et du CA du CHU de Poitiers.


Suite au retard de Mme la Ministre de la santé et des sports, nous sommes contraints, jacques et moi de faire nos interventions, devant un parterre de près de 800 professionnels de santé, tous inquiets des mesures que Mme Bachelot devrait exposer d'une minute à l'autre.


"Je proposerai au Parlement, dans les tous prochains jours, que la part de tarification à l'activité soit portée à 100% en 2008", a déclaré Mme Bachelot lors d'une rencontre de professionnels hospitaliers à Poitiers, confirmant l'annonce faite par le président Nicolas Sarkozy mardi.

"Dans le même temps, il faudra veiller à ce qu'aucun établissement ne se trouve en difficulté. A cet effet, cette montée en charge devra s'accompagner d'un dispositif de stabilisation permettant d'accompagner les mutations nécessaires", a-t-elle ajouté, précisant devant la presse quelques minutes plus tard que ce dispositif devrait s'appliquer jusqu'en 2012.

Sur le dispositif, Madame la Ministre est restée dans le flou, le plus total.
D'avis largement partagé, c'est une ministre sans propositions concrètes que j'ai vu jeudi à Poitiers,une ministre qui évite les questions et prend la liberté de ne pas y répondre d'ailleurs.
A sa décharge, elle n'a eu que quelques mois pour réfléchir à tout cela, et en plus guère besoin d'y réfléchir, Nicolas Sarkozy le fait à sa place!!!
Ou plutôt, vaut mieux rester floue au risque de se faire reprimander par Sarkozy et/ou Fillon qui s'y est mis lui aussi (Rama Yade en a fait les frais récemment)!!!

L'ennui, c'est qu'elle annonce une grande réforme hospitalière, des mesures qui vont ruiner les efforts monstres consentis dans les territoires, par le personnel et les directeurs de hôpitaux publics.

Ce qu'il faut comprendre:
L'hôpital public était financé par une dotation globale attribuée par le Ministère via l'ARH au vu des prévisions de ses besoins.
Avec Raffarin, ce mécanisme a été modifié:
  1. Une partie du financement est assurée par les MIGAC(missions d'intéret général).
  2. Une autre partie du financement se fait désormais en fonction de l'activité de l'hôpital sur certaines spécialités notamment la chirurgie ambulatoire. C'est la fameuse tarification à l'activité dite T2A
Cette partie représente actuellement 50% du financement des hôpitaux et pénalise fortement les plus petits d'entre eux, pourtant si utiles pour les populations.
Ces hôpitaux ont certes, peu d'activité, subissent de plein fouet les conséquences de la démographie médicale du fait de l'attractivité insuffisante des territoires où ils sont implantés, et la mise en place de cette T2A n'incite pas aux véritables coopérations entre établissements puisque ces derniers ont tout intérêt à se tourner vers des activités plus rémunératrices et à être concurrentiels les uns et les autres. Nous sommes en plein dans le marché de la santé.

Après tout, pourquoi pas? Mais qui prend en charge les activités non rentables? N'est ce pas l'hôpital? Avec quels moyens spécifiques?

Or la généralisation de la T2A, sans que l'on se soit d'abord préoccupé de mettre en place des solutions de complémentarité entre établissements montre que c'est la logique libérale qui prévaut. D'ailleurs Madame Bachelot s'est gargarisé à plusieurs reprises à Poitiers de vouloir récompenser les hôpitaux les plus dynamiques avec la généralisation de la T2A.
Autrement dit, tanpis pour les autres!!!

Vous aurez compris l'impact que cette mesure aura sur les petits hôpitaux et l'hôpital public.
Alors quid des populations qui vivent sur ces territoires?
Madame la Ministre aurait bien sûr un truc magique qu'elle nous dévoilera le jour venu. Bien vague.

Franchises,
Permanences de soins,
Liberté d'installation des médecins,
Fortes inégalités de rémunération des praticiens du public /à ceux du privé (de 1 à 4)
La place de l'éducation thérapeutique
.......etc.

En ce qui me concerne, après un quart d'heure d'intervention de Madame la Ministre, je n'ai pas entendu, de mesure qui vise à assurer l'égalité territoriale et sociale d'accès aux soins de tous mes concitoyens. C'est un simple principe républicain.

Il ne faudrait pas qu’au nom des équilibres budgétaires et de la situation critique de la démographie médicale sur certaines spécialités qui n’est jamais que le résultat de choix de politiques de formation et d’implantation des médecins, on en vienne à concentrer l’ensemble de l’offre de soins sur les grandes villes, sans en peser toutes les conséquences.

Conséquences en terme d’aménagement du territoire, au moment où certains territoires ruraux se dévitalisent.
Et conséquences en terme de sécurité des soins.


Alors j'en appelle à la vigilance de nos parlementaires sur cette question capitale qu'est la santé.
C'est d'ailleurs le message que j'ai porté mardi 18 septembre à l'assemblée nationale, lors d'une réunion sur les hôpitaux de proximité organisée par Christian Paul, député de la Nièvre.

La population n'a que trop souffert de restructurations successives dans le système hospitalier, sans qu'on puisse prendre le temps de s'arrêter et d'évaluer les conséquences de toutes ces réformes.

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