dimanche 12 septembre 2010

Démantèlement de la médecine du travail

Une série d'amendements UMP au projet de loi sur la réforme des retraites qui introduisent des éléments de réforme de la médecine du travail

Tant attendue par les syndicats, la grande réforme de la médecine du travail, censée résoudre le problème de pénurie de médecins et assainir la gestion du système, n'aura pas lieu.
Intégrés in extremis au projet de loi de réforme des retraites, quelques amendements parlementaires tiendront lieu de réforme. Des amendements qui font bondir les organisations syndicales, et adoptés en commission mardi et mercredi à l'Assemblée.


1 Le recours à la médecine de ville

La question du manque de médecins devient urgente : près de 80% d'entre eux auront atteint ou dépassé l'âge de la retraite d'ici dix ans…

L'un des amendements suggère que certains secteurs devrait recourir à des médecins de ville afin de mieux protéger certains salariés qui, de toute façon, voient rarement des médecins du travail. Seraient concernés les artistes et intermittents, les mannequins, les employés de particuliers, les représentants…

Une option vivement combattue par tous les syndicats, qui estiment notamment que les médecins généralistes n'ont pas forcément connaissance des conditions de travail de ces salariés.
Pour Jean-François Naton, en charge du dossier à la CGT, cette mesure est une aberration :

« Ce n'est pas une solution d'aller chercher des médecins généralistes, alors qu'on sait qu'il en manque dans le pays. »



2 Le recours aux internes et aux infirmières

Dans le même ordre d'idée, serait ouverte la possibilité aux internes en médecine de remplacer les médecins du travail pendant leurs congés. Et les infirmières verraient leur métier évoluer, avec la création d'une spécialité en santé du travail, qui permettrait la « délégation de tâches » des médecins aux infirmières. Reste à savoir de quelles « tâches » il s'agit.

Une orientation qui inquiète Jean-Marc Bilquez :

« C'est un dévoiement de la médecine du travail. Aujourd'hui, le code de la santé publique interdit aux infirmières de poser un diagnostic. Quant aux internes, leur manque d'expérience risque de les mettre en danger, en même temps que les salariés. »

3 La gestion du système
Un amendement vise à modifier le mode de gestion des services de santé au travail. Aux trois collèges qui cogèrent actuellement ces services (syndicats de salariés, syndicats patronaux et employeurs), se substituerait un paritarisme classique, c'est-à-dire syndicats de salariés et syndicats patronaux.
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