5 PROPOSITIONS POUR FAVORISER L'ACCÈS AUX
SOINS DES PLUS DÉMUNIS
I- Mise en place des comités de suivi Elus-Agence
Régionale de la Santé des Programmes
régionaux pour l’accès à la prévention et aux soins des plus démunis (PRAPS)
(conformément à la régionalisation des
politiques de santé)
Depuis la loi 98-657 du 29 juillet 1998
dans chaque région et dans la collectivité territoriale de Corse, un programme
régional pour l’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus
démunies (PRAPS), doit être élaboré et mis en œuvre afin de lutter
contre les pathologies aggravées par la précarité ou l’exclusion sous
toutes leurs formes, notamment les maladies chroniques, les dépendances à
l’alcool, à la drogue ou au tabac, les souffrances psychiques, les troubles du
comportement et les déséquilibres nutritionnels ». Ainsi, ils favorisent l’accès aux droits, à la
prévention et aux soins des plus démunis, s’appuyant sur les secteur sanitaire,
médico social, social, en
tenant compte des priorités et spécificités
locales, des partenariats
existants, et en garantissant la cohérence de l’ensemble des structures qui interviennent.
Ainsi, plus concrètement, les Praps peuvent mettre
en place des équipes mobiles de psychiatries, conclure des Contrats urbains de
cohésion sociale (CUCS) pour améliorer la prévention et la prise en charge des
souffrances psychiques, aider à la mise en place de Groupes d’entraide mutuelle
(GEM), ou encore coopérer avec les Ateliers santé-ville (ASV)dont la mission
est de mettre en œuvre au niveau de la
commune les Praps, leurs objectifs et leurs actions.
Ces programmes sont donc écrits.
Y associer
les élus, travailleurs sociaux (CCAS,
SS,…) apporterait plus de visibilité à ces
dispositifs. Les élus sont les portes paroles des patients. Ils doivent les accompagner,
favoriser leur accès aux droits, en tout cas pour les plus démunis d’entre eux,
afin de les rentrer dans le droit commun. Ils doivent pouvoir recenser les
difficultés des patients et faire remonter ces informations. Celles-ci sont fort
utiles d’une part pour la mise en œuvre de ces programmes régionaux pour l’accès
à la prévention et aux soins par les professionnels, et d’autre part pour leur
suivi.
II- Réintégration de l'Aide Médicale de l'Etat
(dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier
d'un accès aux soins) dans la CMU et la Carte Vitale au nom de
l'universalité des dispositifs et lutte contre le refus de soins pour les
malades qui en bénéficient
Pourquoi ne
pas mettre en place dans le même temps que l’octroi de ces dispositifs (CMU
AME), le protocole de médecin traitant (prétexte souvent utilisé par certains
professionnels pour refuser les patients qui n’ont pas encore de Médecin Traitant
déclaré) ?
Pourquoi ne
pas autoriser à la SS, l’ARS ou des associations agrées à faire du TESTING
auprès des professionnels de santé dans le but de dépister ceux qui refusent
les patients bénéficiaires de ces dispositifs ?
Et sanctionner?
Et sanctionner?
III- Le développement et
soutien des centres de santé publics
Ils attendent depuis des décennies un texte
qui signerait une véritable reconnaissance.
Quelques
éléments clés :
Les
centres de santé sont ouverts à tous, combattent la médecine à deux vitesses et
contribuent à la lutte contre les inégalités sociales de santé. Ils défendent
une médecine de qualité pour tous. Ils proposent systématiquement le
tiers-payant.
Ils
existent là où des municipalités ou mutuelles à forte motivation sociale ont
décidé de les créer et de les développer.
Ils
sont notamment en pointe dans les soins aux toxicomanes et dans la réduction
des risques. Les équipes sont aussi très motivées pour les soins aux malades du
sida.
Grâce à
leurs liens avec les services sociaux, les centres de santé proposent un
accueil aux patients exclus socialement ou désinsérés. Les centres de santé
sont également très actifs dans les secteurs de la petite enfance, de la planification
familiale, de l'adolescence et du maintien à domicile.
Les centres de santé délivrent des soins peu
coûteux pour la collectivité, sans dépassements tarifaires type secteur 2,
actuellement financés par les communes et les mutuelles. D'autre part, parce
que les critères économiques actuellement en vigueur ne savent pas mesurer les
bénéfices en terme d'efficacité sociale.
En
clair, ils pratiquent depuis toujours la coordination, sont bien dans un
parcours coordonné des soins, ils s'inscriven davantage dans un
parcours de santé global, et intègrent depuis toujours les axes, prévention,
éducation à la santé….
IV- La Dispense d’Avance de Frais (Tiers Payant Généralisé) pour tous les
soins de premier recours
Contrairement
aux idées reçues, cela n’entraînerait pas d’inflation dans les dépenses de
santé. Il n’est plus à démontrer qu’un accès facilité aux soins de premier
recours permet d’éviter des dépenses plus onéreuses (recours aux spécialistes, recours non
appropriés aux urgences, hospitalisations potentiellement évitables…) et
d’éviter une crise sanitaire liée au non recours aux soins d’une partie de plus
en plus nombreuse de la population.
Exemple dans les landes : En octobre
2009, l’Assurance
Maladie des Landes et la section professionnelle des médecins libéraux de la
commission paritaire locale des Landes ont
signé un protocole local de tiers payant exceptionnel pour
les personnes en difficulté financière et sociale, à titre expérimental. Cette mesure encore en vigueur aujourd’hui permet aux assurés nécessiteux
(En dehors des cas généraux qui bénéficient déjà de cette dispense d’avance de
frais, c'est-à-dire les assurés landais qui ne peuvent prétendre à la
Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU C), à l’Aide à la
complémentaire santé (ACS), à l’Aide Médicale d’Etat (AME), de ne pas régler directement à leur médecin traitant la part obligatoire, l’Assurance
Maladie s’en chargeant à leur place.
Ceci pourrait être étendu.
V- Repenser les modalités d’obtention de l’aide
à l’acquisition de la complémentaire santé
(peu utilisée).
Les personnes les plus
pauvres ont accès à la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C)*
ou à l’Aide médicale d’Etat (AME) si elles ne peuvent justifier de trois mois
de présence en situation régulière sur le territoire.
Le dispositif de l’ACS a été mis en place au 1er janvier
2005 afin d’inciter les ménages dont le niveau de vie se situe juste au-dessus
(26% du plafond CMU) à acquérir une couverture complémentaire santé. Il se
présente sous la forme d’un chèque santé.
La CMU-C prend en charge le ticket modérateur en soins de
ville (consultations et prescriptions), mais pas les dépassements, le ticket
modérateur à l’hôpital, le forfait hospitalier et, dans certaines limites fixées
par la réglementation, les dépassements tarifaires pour prothèses ou
appareillages (principalement en dentaire et en optique). Les soins sont pris
en charge à 100 % sans avance de frais et les professionnels de santé ont
l’obligation de respecter les tarifs reconnus par la Sécurité sociale.
Selon le Fonds CMU, en 2009, le nombre de bénéficiaires de la
CMU-C est estimé à 3 645 913 en France métropolitaine et 4 223 788 en France
entière.
516 499 personnes avaient utilisé une attestation ACS au mois
de mai 2010. La cible était de 2,2 millions de bénéficiaires potentiels (Hcaam,
2007).
Il est par
conséquent indispensable de développer davantage d'informations envers le public
éligible et accompagner les personnes
dans leurs démarches, voire anticiper et dans ce cas, un croisement d’informations
devrait permettre à l’administration de connaître les bénéficiaires potentiels
du dispositif.
Rendre
attractif l’ACS implique de repenser les modalités d’acquisition du dispositif :
en particulier, de supprimer des effets de seuil en privilégiant la progressivité.
L'aide serait mieux ciblée, plus juste.
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire