dimanche 14 avril 2013

Billet d'humeur


Chers ami(e)s, chers camarades,

Je ne reviendrai pas sur la souffrance que nous, militants socialistes éprouvons ces derniers jours, souffrance morale que nous tentons d'expurger ensemble dans nos réunions de section, avec nos sympathisants. Ce qu'il en ressort c'est que nous devons serrer les rangs pour une vraie solidarité entre nous et faire des propositions nouvelles pour restaurer le lien cassé entre les citoyens et leurs élu(e)s.

C'est pourquoi, avec les camarades de notre Motion, nous tenions à vous livrer ici quelques éléments de notre réflexion sur la "Probité, sobriété, exemplarité " en somme comment restaurer le rôle de l’élu.

Nous traversons en effet une grave crise de confiance. Moteur de l’économie, la confiance fonde aussi la démocratie représentative. Or, à peine un président est-il élu, à peine une majorité parlementaire est-elle choisie que déjà les Français doutent de la capacité politique de leurs nouveaux dirigeants à changer en profondeur la société et à respecter leurs promesses de campagne. Les affaires ajoutent de la suspicion au scepticisme et risquent de rendre notre pays parfaitement ingouvernable. Le Parti socialiste et le Gouvernement doivent engager des actions urgentes pour renouer le fil de la confiance entre le peuple et ses représentants.

PROBITE
Longtemps insensibles aux « affaires », les Français ne supportent plus les écarts de leurs dirigeants, en particulier à l’heure où un effort sans précédent leur est demandé, dans une période économiquement très difficile. Suite aux aveux de Mr Cahuzac, les réactions du Président de la République et du Premier ministre, mais aussi de notre 1er secrétaire ont été fortes, les mesures annoncées par le Président de la République, capitales. Nous les saluons. Mais suffiront-elles?
Nous, les militants socialistes ne pouvons plus accepter que les personnes ayant fait l’objet de condamnation pour délit à caractère financier ou politique continuent à se porter candidat à des élections. Faisons de la probité une condition d’éligibilité dans le Code électoral, au même titre que la majorité ou la nationalité.

SOBRIETE
Cette mesure, nécessaire, ne saurait à elle seule restaurer l’image dégradée des responsables politiques. Le sérieux budgétaire, indispensable après des années de laisser-aller, produit des effets sensibles dans la société française. Le niveau de prélèvements obligatoires augmente, les salaires stagnent, le pouvoir d’achat recule. Comment nous, élus pourrions exiger du peuple de tels efforts, sans que nous soyons nous même concernés ? Lors de nos échanges en sections, nos militants nous disent régulièrement ne plus accepter ni les avantages liés à certaines fonctions, notamment en matière de fiscalité, de cotisations, régime de retraite des parlementaires, ni de zones d’ombre dans la gestion des réserves parlementaires.
A l’inverse, une réflexion pourrait être engagée pour rehausser les indemnités de certains élus locaux, à condition de mettre à plat l’ensemble des sommes perçues (y compris dans les établissements publics, sociétés d’économie mixte, agences…), de les plafonner et de créer enfin un statut de l’élu local, avec la protection sociale afférente.

EXEMPLARITE
Le scandale initié par Jérôme Cahuzac intervient alors que certains parlementaires de la majorité, pourtant élus avec un engagement de non-cumul des mandats, ont freiné la présentation d’un projet de loi, repoussé à la fin du quinquennat. Cette manœuvre illustre de façon désastreuse l’entre-soi de CERTAINS élus, qui n’ont pas encore compris que leur refus de voir évoluer les pratiques politiques exposait notre démocratie à tous les périls. Il est plus que temps d’instaurer le mandat unique pour les parlementaires, le non-cumul des mandats dans l'espace et dans le temps, réforme du statut des élus nationaux et locaux, exigence accrue de probité : ce qui contribuera au renouvellement des élus et démontrera que les élus sont capables de consentir aux efforts qu’ils réclament de la Nation.  
C’est en attaquant les racines du sentiment anti-élus grandissant dans notre pays que nous le combattrons, pas en le niant sous prétexte qu’il serait le terrain de tous les extrémismes.
Cela est vrai au niveau de notre politique nationale mais aussi pour l'enjeu européen qui nous attend dans la foulée des municipales de 2014.

Nous, motion 2, demandons solennellement l'application du non cumul des mandats, dans le temps et en nombre, associé à un statut des élus qui gère les entrées/sorties afin que nos parlementaires soient à l'image de toute la société sans passe droit.

Cet acte de démocratisation, nous le devons à nos électeurs dès 2014 !

 Paris le 13 Avril 2013

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